A 40 ans, AMD est victime du démon de midi
A 40 ans, AMD est victime du démon de midi
Le fondeur de Sunnyvale a fêté ses 40 ans d'existence. Le temps qui passe et la concurrence exacerbée entretenue avec Intel l'ont poussé à prendre de délicates décisions.
Créé le 1er mai 1969 par Jerry Sanders, Advanced Micro Devices a connu tout au long de ses quarante dernières années bien des hauts mais également une série de déconvenues. En particulier financières.
Après avoir conçu son premier composant Am2501 en 1970 et fait ses premiers pas sur le New York Stock Exchange en 1979, AMD a acquis une dimension internationale au gré de plusieurs rachats stratégiques. Dont celui, emblématique, de Monolithic Memories en 1987 soit une vingtaine d'années avant la bouillonnante acquisition d'ATI.
Au fil des ans, en particulier dans les années 90, le fondeur américain est d'ailleurs parvenu à faire montre de toute l'efficacité de sa R&D pour élaborer de sérieux challengers aux indétrônables Pentium, fabriqués par son concurrent de toujours Intel. On se souviendra notamment des gammes Am 386 et 486 (1991-1993), de son K-5 (1995) et bien sûr du célèbre Athlon (1999), premier du genre à avoir pulvérisé en 2000 la barre du gigahertz.
Depuis 2006, AMD collectionne les trimestres de pertes dont la dernière a atteint 1,42 milliard de dollars
Pourtant, le ciel aura fini par s'assombrir au-dessus de la tête d'AMD. Après l'excitation d'être parvenu à avoir fait jeu égal avec Intel - et même le dépasser - au début des années 2000, rapidité et performances de ses processeurs ont fini par lui jouer des tours.
Sur beaucoup de terrains cruciaux en effet, les processeurs AMD ont fini par se faire distancer par les produits Intel, sapant le moral de ses dirigeants et ayant durement compromis la solidité de ses finances.
Ainsi, AMD est titulaire depuis 2006 d'une bien triste collection : pas moins de 9 trimestres de pertes consécutives à son compteur avec une dernière abyssale de 1,42 milliard de dollars sur son dernier trimestre 2008. Une situation à laquelle le fondeur a été contraint de répondre en lançant un vaste plan de réorganisation ayant déjà abouti à la suppression de 1 600 personnes, alors que 1 100 autres sont d'ores et déjà prévues avant septembre prochain.
Ses 40 bougies à peine soufflées, AMD aura également été amené à prendre l'une des décisions les plus sages - mais certainement la plus douloureuse - de toute son histoire. A savoir, mettre un terme à son activité de fabrication de semiconducteurs en la déléguant à une co-entreprise, Global Foundries, détenue à part égale en termes de droit de vote entre lui et le fonds d'investissements d'Abou Dabi ATIC.
Reste à savoir si cette cure d'amaigrissement forcée permettra aux finances AMD de retrouver la ligne. Car à 40 ans, les entreprises qui parviennent à séduire encore les clients et les investisseurs sont encore nombreuses à être dans le coup.
Dominique FILIPPONE, Journal du Net
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