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Puces RFID en milieu hospitalier

Les puces RFID dangereuses en milieu hospitalier ?

Christophe Guillemin, publié le 25 juin 2008






Une étude néerlandaise dénombre près de 30 % d'incidents liés à l'utilisation de RFID à proximité d'équipements médicaux. Des incidents allant jusqu'au dysfonctionnement de pacemakers ou de respirateurs artificiels, provoqués par des interférences.


Les étiquettes électroniques à communication radio ou RFID (Radio Frequency Identification) perturberaient les équipements médicaux ; elles devraient être utilisées en milieu hospitalier avec précaution. C'est ce que révèle une étude menée aux Pays-Bas par des chercheurs du Centre médical académique de l'Université d'Amsterdam.

Ils ont testé deux types de puces RFID : des tags passifs fonctionnant à 125 KHz, qui ne font ainsi que renvoyer des ondes électromagnétiques ; et des tags actifs, capables d'émettre des signaux radio sur la fréquence de 868 MHz.

Ces étiquettes ont été placées à proximité (30 cm) de 41 appareils médicaux utilisés dans 22 types d'activités médicales, et en provenance de 22 fabricants.

22 incidents dangereux sur 123 tests

Résultats : sur 123 tests d'interférences électromagnétiques (3 par appareil), 34 incidents ont été observés dont 22 classés comme dangereux, 2 comme significatifs et 10 comme légers. Parmi les incidents les plus graves, les chercheurs ont relevé : l'arrêt ou le changement de paramétrage de respirateurs artificiels, le dysfonctionnement de pacemakers externes, le blocage complet des systèmes de seringues à pompe automatiques et l'arrêt des machines de dialyse.

Les tags passifs, les plus utilisés en milieu hospitalier, ont causé le plus d'interférences, soit 26 incidents sur 41 tests (63 %), contre 8 incidents sur 41 tests pour les modèles actifs (20 %).

Les scientifiques néerlandais concluent donc que « la technologie RFID a été à l'origine de problèmes potentiellement dangereux détectés dans les appareils médicaux. Sa mise en oeuvre en environnement de soins intensifs nécessite des tests EMI (interférences électromagnétiques) et la conformité avec les dernières normes internationales ».

Le français Tagsys dubitatif

La société française Tagsys, spécialisée dans la technologie RFID, teste depuis 2005 l'utilisation de tags dans des hôpitaux à Marseille et à Nice. Ses puces sont utilisées pour identifier des prélèvements, gérer l'arrivée aux urgences (bracelets RFID), ou encore sur le matériel d'intervention.

« Je suis très surpris des résultats de cette étude car nous n'avons constaté pour notre part aucun problème », indique à ZDNet.fr, Olivier Burah, directeur Europe de Tagsys. Il précise que sa société utilise des tags respectant les normes internationales ISO, qui encadrent les RFID. Et de préciser : « Nous embarquons également des RFID dans les avions, où les règles en matière d'interférences sont très strictes, sans aucun incident. »

Même temporisation de la part de Peper Long, porte-parole de la Food and Drug Administration (FDA), qui contrôle la commercialisation des médicaments aux États-Unis et teste les équipements médicaux. Elle indique à l'agence Associated Press être au courant de problèmes potentiels mais ajoute n'avoir jamais reçu de rapport sur des incidents causés par des puces RFID en milieu hospitalier.

 La FDA précise que les défibrillateurs et autres pacemakers implantés dans le coeur sont susceptibles d'être déréglés par de simples téléphones mobiles.

Par Christophe Guillemin, ZDNet France


26/06/2008
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